Grand Nancy: Intervention de Patrick Hatzig sur la santé.













Intervention CUGN 1er février 2013 – Patrick Hatzig - PCF
Nous nous sommes souhaités, en début d’année, une bonne santé,
Et tout au long de l’année, on boit un petit coup, en se disant à votre santé…
C’est signe que l’on y tient, à la santé.
C’est même un peu incantatoire pour repousser le danger.
J’ai regardé ce document, il est intéressant, il a l’ambition, le pari de la prévention.
Prévention, car :
Prévenir la malbouffe dès l’école,
Prévenir par le dépistage le plus large
Prévenir le manque de moyens financiers des plus démunis
Prévenir l’accès aux urgences et aux outils de santé pour ceux qui auraient le plus de difficultés à y accéder
C’est louable, citoyen, et responsable.
Mais si je mets en parallèle de tous ces efforts de la collectivité, l’inquiétude que l’on peut avoir sur le devenir de l’accès à la santé pour chacun de nous, je me dis « ne sommes-nous pas, collectivité en train de pallier à la déficience du modèle de santé qui fut longtemps le nôtre ? »
Le résultat des recherches, les progrès de la médecine (comme on dit) masquent des effets bien différents en terme de recul sur « la bonne santé », en France, comme dans d’autres pays dits « avancés » qui, selon des statistiques, vont même jusqu’à faire baisser l’âge moyen de la mortalité.
Bien sûr, nous sommes toujours prêts à souligner l’excellence des personnels et des outils, le dévouement des personnels et l’émerveillement devant les technologies les plus avancées.
Malheureusement,  nous constatons, que  l’offre publique de soins et son accessibilité, continue à diminuer du fait de fermetures de lits, de services hospitaliers, voire d’hôpitaux sur l’ensemble des territoires vus au plus larges.
Dans cet environnement qui génère un climat social dégradé, les établissements de santé font face à une forte problématique touchant les ressources humaines, liée autant aux contraintes tenant à la pénibilité du travail, à l’externalisation d’activités vers le secteur privé  et  aux difficultés à assumer correctement les missions. De plus, les moyens en direction de la Prévention sont en nette diminution.
C’est dans le cadre de la loi «Hôpital, patient, santé, territoires» (HPST), que ce sont préparés les différents volets, qui gèrent l’austérité des moyens financiers, humains et territoriaux.
Pourtant, l'augmentation des dépenses de santé est lente et régulière et inférieure à ce qui se passe dans beaucoup de pays de l'UE, mais le vrai problème est celui des recettes, des rentrées de cotisations sociales insuffisantes, avec plein d'exonérations, des revenus qui ne participent pas.
A force de restructuration réalisées sans concertation et d’économie souvent inappropriées, nous risquons bel et bien de basculer dans un régime à deux vitesses ou seuls les citoyens aisés pourront avoir accès au droit essentiel qu’est la santé.
Pas besoin de faire du misérabilisme quand nous savons tous que des personnes tardent pour aller se soigner les dents, acheter des lunettes, ou bénéficier d’un Kiné ou n’iront jamais. Il y a une extrême difficulté pour des personnes que d’envisager de dépenser des sommes folles pour se soigner.
J’espère que la prochaine réforme de l’assurance maladie n’interdise pas aux plus démunis l’accès aux soins, faute de moyens et d’hôpitaux  public à proximité.
La tarification à l’acte devenant la gestion financière des établissements, celle-ci plonge les hôpitaux publics dans des difficultés budgétaires irréversibles.
Cela veut dire que plus la durée de séjour du patient est courte plus cela rapporte de l’argent à l’hôpital, la durée de séjour doit donc être,  la plus courte possible.
Avant la mission première de l’hôpital était de soigner. Aujourd’hui ce qui est demandé c’est d’augmenter la rentabilité. L’hôpital est en train de devenir une usine à soin.
Pour venir sur le CHRU :
La Direction générale du CHU Nancy annonçait à la presse en Janvier 2011
« Le CHU Nancy est sur la voie de la génisson »
 Le déficit est passé de 33 Millions à 18 Millions
Mais à quel prix ?
Depuis Janvier 2011 La chambre individuel pour un patient est facturé 40 euros par jour (Que certaine mutuelle ne prennent pas en charge)
Il manque du personnel dans tous les secteurs, soignants, administratif, technique certaine équipe accumule plus de 700 heures supplémentaires en fin d’année 2012.
Les restructurations, réorganisation, mutualisation, des services impliquent un turn-over des agents et donc une prise en charge des patients moins adaptée. Le personnel est déstabilisé et le patient déconcerté.
Les plannings des agents sont modifiés à la dernière minute et en fonction de l’activité et des fermetures de lit, le personnel doit constamment s’adapter en fonction de l’activité, si celle-ci baisse on réduit les effectifs au pied levé mais aucun renfort si celle-ci augmente.
Dans tous les services les soignants sont surchargés de travail, ils courent de plus en plus et ils ne peuvent plus prendre soin des malades comme il le faudrait.
La fusion de la Maternité et de l’hôpital va supprimer des postes, les plus alarmistes disent 250, combien en vérité, quand chaque suppression de poste en est une de trop.
A l’inverse, il faut conquérir pour chacun le droit à la santé, qu’il faut définir  comme « un état de bien-être physique, mental et social » et nécessite d'investir dans le logement social, d'améliorer les conditions de travail et le cadre de vie.
Il faut reconstruire et développer un service public de santé basé sur la proximité et la qualité des soins avec les personnels, les élus et les citoyens.
Il faut favoriser la mise en réseaux des hôpitaux entre eux et avec la médecine ambulatoire pour développer la prise en charge technique nécessaire sans l'opposer à la proximité, pour réduire les temps d'attente dangereux et onéreux, pour contribuer à la coopération des professionnels entre eux. Assurer la promotion des centres de santé et le respect de leur vocation initiale d’accès aux soins pour tous.


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