François HOLLANDE – Edouard DALADIER : MEME COMBAT ?

François HOLLANDE – Edouard DALADIER : MEME COMBAT ?





Le Front Populaire, grâce à la majorité acquise par les partis radical, socialiste et communiste aux législatives de mai et juin 1936, rassemblée sur le programme «Pain Paix et Liberté», a porté au pouvoir un gouvernement composé de ministres socialistes et radicaux, dirigé par Léon BLUM. Dans le même temps, un mouvement de grèves avec occupation se développait, contraignant le patronat français à concéder des avancées sociales appelées accords de Matignon (augmentation des salaires de 15 à 20 % selon les branches, instauration des conventions collectives et des délégués du personnel, réduction de la durée hebdomadaire du travail à 40 heures, congés payés), traduites dans des lois votées par le Parlement. Deux années après, à l’automne de 1938, les radicaux rompaient l’alliance de Front Populaire, leur leader Edouard DALADIER déclarant vouloir «remettre la France au travail». Il voulait «rétablir la confiance» en remettant en cause la «semaine anglaise» (c’est à dire les 40 heures) et en réduisant les salaires. Appuyé au Parlement par la Droite et l’extrême droite, il a mis en application son programme de régression, après voir brisé la grève générale de riposte lancée par la CGT le 3O novembre 1938. Le patronat s’en est réjoui ; les salariés en ont pâti ! 

La politique mise en œuvre par DALADIER et celle mise en œuvre depuis 2012 par HOLLANDE avec ceux, du parti socialiste et de la droite, qui la soutiennent, repose sur le même postulat : rétablir la confiance des milieux d’affaires en transférant massivement l’argent public des ménages aux actionnaires des entreprises et brisant toutes les lois sociales qui garantissent la protection individuelle et collective des salariés. La mise à mal du code du travail, avec le projet de loi EL KHOMRI, en est le dernier exemple

Trois questions s’imposent alors à l’examen de la politique suivie par l’exécutif élu en 2012 :

  •  1. Les mesures HOLLANDE – VALS ne vont-elles pas plus loin que les décrets-lois DALADIER en matière de régression sociale ?


  • 2. Les parlementaires socialistes combattent-ils les mesures antisociales gouvernementales comme leurs prédécesseurs avaient combattu les décrets-lois DALADIER ?


  • 3. Le parti socialiste serait-il devenu le parti radical d’aujourd’hui ?


A l’aune de l’Histoire, chacun appréciera le propos du premier ministre tenu le 4 novembre 2015 : «C’est dans la continuité des grandes conquêtes sociales qui ont marqué notre pays que s’inscrira le projet de loi» de réforme du Code du Travail, cet ensemble de lois développées en 1936 et élargies en 1945 en faveur des salariés par des gouvernements progressistes auxquels les socialistes participaient. En 1938, la lutte contre les décrets-lois DALADIER avait rassemblé syndicats, socialistes et communistes.

Aujourd’hui, les syndicats CGT, FO et CFDT rejettent le projet du gouvernement. Le Président de la République «monte au créneau» pour le justifier. Les communistes agissent, sur le terrain et au Parlement, pour rassembler et mettre en échec le projet de régression HOLLANDE-VALS.

Nous nous opposons à la déchéance de nationalité

Nous nous opposons à la déchéance de nationalité


Le terrorisme a frappé durement notre pays. Il peut encore le frapper. Face à la gravité de la situation, le Président de la République a présenté un certain nombre de dispositions pour lutter contre le terrorisme. 
Parmi les mesures annoncées, il a ainsi proposé d'inscrire dans la Constitution la déchéance de la nationalité française pour les citoyens binationaux coupables de faits de terrorisme, même s’ils sont Face à la forte opposition suscitée par cette disposition, le gouvernement propose désormais qu'une loi fixe les conditions dans lesquelles une personne peut être déchue de la nationalité française, en ne faisant plus référence à la binationalité. Il propose ainsi d'inscrire dans la Constitution, la déchéance de nationalité pour tous les Français. 
Le gouvernement s'apprête à ratifier la convention de New-York du 30 août 61 qui prévoit dans son article 8 : «les États contractants ne priveront de leur nationalité aucun individu si cette privation doit le rendre apatride». Cela signifie que seuls les binationaux seront, en fait, visés par la déchéance de nationalité. Eux seuls disposeraient encore de leur autre nationalité une fois qu'ils seraient déchus de la nationalité française. 

Nous nous opposons à cette mesure qui stigmatise une partie de nos concitoyens et qui créée une rupture d'égalité entre citoyens nés français. Il s'agit d'une véritable entaille dans le contrat républicain.

Nous nous y opposons parce qu'elle est inefficace pour lutter contre le terrorisme. Si l’ampleur des attaques subies par notre pays appelle des mesures d’urgence et de protection de nos concitoyens, elle appelle également des mesures de long terme pour traiter les sources de la radicalisation. 
Face au danger du terrorisme, il nous faut renforcer la cohésion nationale. La cohésion nationale, c'est la mise en œuvre concrète de l'égalité inscrite dans notre devise républicaine. C'est une République qui rassemble tous ses enfants. 

Parce que la déchéance de la nationalité mettrait à mal notre cohésion nationale, nous nous opposons à cette disposition. 

Premiers signataires : 

Chaynesse Khirouni (députée de Meurthe-et-Moselle), Annie Levi-Cyferman (avocate, adjointe au maire de Vandoeuvre), Léon Hertzberg (docteur honoraire en chirurgie dentaire), Gilles Lucazeau (ancien avocat général à la Cour de cassation), Evelyne Didier (sénatrice de Meurthe-et-Moselle), Lefred-Thouron (dessinateur de presse), Hervé Féron (député de Meurthe-et-Moselle), Jean-Marie Iochum (délégué du défenseur des droits), Dominique Potier (député de Meurthe-et-Moselle), Guy Didier (Sociologue des relations interculturelles), Youssouf Hadji (footballeur professionnel), Patrick Abate (sénateur de Moselle), Brigitte Jeannot (avocate), Jochen Gerner (dessinateur), Antony Caps (maire, conseiller départemental), René Hodot, (professeur émérite, ancien président de l'Université  de Nancy 2), Bertrand Kling (maire de Malzéville), Monique Bile (maître de conférences émérite), Régis Caël (producteur audiovisuel), Mathieu Klein (président Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle), Muriel Tenenbaum (gynécologue), Julie Meunier (conseillère municipale à Nancy), Marc Tenenbaum (médecin), Christophe Sonrel (maire de Damelevières).