Communiqué CGT: Les patrons bretons veulent détourner les salariés de la lutte pour leurs emplois

Les patrons bretons veulent détourner les salariés de la lutte pour leurs emplois

 
 
mardi 29 octobre 2013 , par Frédéric Dayan La mise en œuvre de la taxe poids lourds décidée sous le gouvernement Sarkozy est au cœur d’une levée de boucliers des entreprises bretonnes qui l’accusent d’être la cause des licenciements annoncés dans les grands groupes agroalimentaires bretons. Faisant feu de tout bois, les patrons, soutenus par les édiles de la droite qui ont eux mêmes voté cette taxe, tentent de détourner la légitime colère des salariés dont les emplois sont menacés.
Face à cette situation, le comité régional CGT de Bretagne a produit une intéressante contribution que nous reproduisons in extenso.

VERS LE « JUSTE COÛT » DU TRANSPORT POUR L’EMPLOI, LA SÉCURITÉ ET L’ENVIRONNEMENT

Depuis plusieurs mois, les difficultés pour le maintien en activité des industries agroalimentaires bretonnes seraient dues à l’écotaxe poids lourds. Chefs d’entreprises, agriculteurs, se sont succédé ces derniers jours au chevet des salariés licenciés pour orienter leur lutte vers les portiques chargés de comptabiliser le kilométrage des camions de marchandises.
Cette nouvelle taxe poids lourds décidée en 2009 dont l’application devrait voir le jour d’ici peu, n’est pas encore effective qu’elle serait déjà la cause des licenciements annoncés dans les grands groupes de l’agroalimentaire.
Le transport routier représente 99% du trafic fret en Bretagne. Cela a comme conséquences, d’une part de générer un trafic considérable sur nos routes, et d’autre part de faire que la Bretagne soit une des régions qui, avec l’importance du transport routier de marchandises, pollue le plus et augmente les émissions de gaz à effet de serre.
Cette politique des transports mobilise des moyens financiers importants nécessaires à l’entretien des routes, limite le report modal au détriment des modes alternatifs comme le fer ou le maritime et cela au détriment de l’environnement et de la sécurité routière.
Enfin, sur l’ensemble du transport routier, les plus polluants sont les petits parcours (120 kms) et sont les plus nombreux en Bretagne. Pour la Cgt, l’internalisation des coûts externes des modes de transports, notamment routiers, est une nécessité pour sortir de leur sous tarification. La logique consiste à imposer la tarification du fret à son juste coût afin d’en finir avec une concurrence qui se nourrit entre les modes de transport et les salariés de la route, du rail, du fleuve et de la sous-traitance.
Cette contribution doit favoriser le transport fret ou fluvial, moins cher, moins polluant, mais à développer. Cela s’inscrit dans les transitions énergétiques et écologiques voulues et décidées par les pouvoirs publics.
Comme toutes les taxes, si elles sont injustes pour ceux qui y sont contraints, celle-là a le mérite de faire payer ceux qui polluent le plus et détériorent le plus les routes qui sont des biens collectifs.
Une autre ambition dédiée à cette taxe est d’inciter les sites de productions à être proche des lieux d’élevages. Exactement ce que remettent en cause les licencieurs d’aujourd’hui qui favorisent leurs critères de compétitivité au détriment de l’emploi et de l’industrie intelligente. L’aménagement du territoire est un enjeu majeur pour que la population puisse équitablement travailler sur toute la région.
Cela nécessite une péréquation des financements pour permettre que les activités industrielles se développent de manière égalitaire à l’inverse de la recherche d’une métropolisation d’excellence qui accélère la désertification rurale, particulièrement dans le centre Bretagne.
Si on prend l’ensemble des coûts des modes de transports, celui routier est le plus cher mais, plus du tiers de ce coût est supporté par la collectivité et non par les transporteurs ou les donneurs d’ordre.
Dans les faits, la taxe sera payée par les transporteurs qui la reporteront sur leurs donneurs d’ordre. Ils se trouvent être ceux qui sonnent le tocsin et sont la principale cause des maux de l’économie de notre pays et plus singulièrement dans notre région.
La légitime mobilisation des futurs salariés licenciés est détournée pour baisser le coût des transports, satisfaire l’appétit sans limite des actionnaires, et par incidence accélérer leur propre licenciement.
C’est d’autant plus morbide que les principaux instigateurs de cette machiavélique manipulation sont les mêmes qui payent leurs salariés au plus bas comme dans la grande distribution, les abattoirs ou encore le transport.
Cette faiblesse des salaires leur permet d’ailleurs de bénéficier d’allègement de cotisations sociales les plus fortes. Le plus horrible, c’est que des salariés en arrivent à s’affronter physiquement pour défendre leur emploi alors que les fossoyeurs de l’emploi les regardent en se frottant les mains.
L’écotaxe poids lourds en elle-même ne réglera pas les situations d’emploi. De même, elle n’interfère pas sur les décisions des directions d’entreprise de licencier. Par contre, elle peut être un frein pour les entreprises de s’éloigner des sites de matière première en délocalisant pour faire plaisir aux actionnaires et en laissant derrière eux des centaines ou milliers de salariés à la rue ainsi que des territoires désertifiés.
Il est à noter au passage, que le patronat du transport routier vient d’obtenir l’exonération de sa contribution à la taxe climat énergie par le Premier ministre. C’est aussi le moment où une fronde de députés de l’opposition demande la suppression de l’écotaxe poids lourds, alors qu’ils avaient été contraints, par les décisions du Grenelle de l’Environnement, de la voter lorsqu’ils étaient dans la majorité.
On comprend mieux pourquoi les plus intéressés, par la non application de cet impôt pour l’environnement, ne sont ni les salariés, ni les éleveurs, du moins les plus « petits ».
Devant cette situation, il faut revoir le concept de production, comme le demande la Cgt, en prenant en compte la réflexion par filière. Il n’y a pas d’avenir pour l’environnement dans une société qui se base sur la compétitivité, plaçant les salariés en concurrence et développant la logique du bas coût. C’est pourquoi la Cgt fait du développement humain durable une priorité. Des choix de société sont à faire. Mais pas celui du gouvernement tendant à écouter les sirènes des lobbys économiques pour apporter de nouvelles dérogations. Le patronat n’en aura jamais assez. La succession de cadeaux qui lui sont fait au nom du maintien de l’emploi ne cesse d’augmenter le nombre de chômeurs et de salariés pauvres. A un moment, il faudra affronter les réalités : Arrêter d’augmenter nos impôts et faire payer les actionnaires des entreprises.
 
 
 

 
Les recettes de l’écotaxe poids lourds doivent être reversées aux conseils généraux pour entretenir les routes dégradées par les camions. Si ces ressources n’existent pas, les collectivités vont devoir trouver des fonds en augmentant encore les impôts des citoyens dans lesquels vont nécessairement se retrouver les salariés licenciés.
Alors, oui, la mobilisation doit se poursuivre, mais pour maintenir et développer les activités industrielles et les emplois qui y sont liés.
Les enjeux posés au monde du travail consistent à rassembler les salariés, ceux qui sont dans des situations difficiles et les autres, pour s’opposer à un patronat qui n’a que pour objectif de s’accaparer l’ensemble des richesses créées par les travailleurs.
Dans ce sens, la Cgt appelle les salariés à se mobiliser par des actions dans les entreprises pour faire entendre leurs revendications, et exiger des augmentations de salaire, des bonnes conditions de travail et des créations d’emplois avec des jeunes qui sont actuellement la génération la plus exposée à la précarité, la misère et la pauvreté.

La chasse aux Roms est ouverte !



La mémoire collective a oublié l'extermination des Roms par les nazis. Ce génocide, occulté par de nombreux responsables politiques, a coûté la vie à plusieurs centaines de milliers d'entre eux. Aujourd'hui, le climat haineux et délétère banalisé par des partis d'extrême droite comme le FN et porté par l'UMP fait penser à celui des années trente.

Le néolibéralisme avait besoin d'un nouveau bouc émissaire, le voici. Ainsi, les quelques 15000 à 20000 Roms présents sur le sol français mettraient en danger notre pays.
Car ce sont eux qui ont fait éclater la bulle spéculative immobilière qui a déclenché la crise de 2008. Ce sont eux qui sont responsables de la financiarisation de l'économie qui rapporte gros au capital sénile et moribond. Ce sont eux qui ont vidé les caisses des Etats pour sauver le modèle néolibéral en faillite.

Le malheur est qu'une majorité de nos concitoyens tombe dans ce piège grossier.
Il faut dire que la mise à l'index de cette population est largement relayée par les médias et certains politiques comme Estrosi qui appelle les maires de France à la révolte. On hallucine !
Malheureusement, les campagnes électorales riment souvent avec l'ouverture de la chasse aux trop pauvres et cette traque aux boucs émissaires empoisonne la vie politique jusqu'à la nausée.
Après les musulmans pour la présidentielle de 2012, les Roms représentent pour les municipales l'ennemi intérieur. Ainsi, le 18 septembre, Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) déclarait avoir «l'impression que les Roms harcèlent les parisiens ».
Pour sa part Anne Hidalgo (PS) disait « Evidemment, on ne veut pas que Paris devienne un campement géant ».
Manuel Valls dérape aussi en passant du constat d’une délinquance en hausse au démantèlement des camps de Roms.
Pierre Lellouche, député UMP de Paris s'en prend aux Etats voyous tels la Bulgarie et la Roumanie qui refilent leur misère à leurs voisins.
Et comble de l'horreur, le député-maire UDI de Cholet, G Bourdouleix se lâche : « Hitler n'en a peut-être pas tué assez ». (Le Monde)
Bien entendu, Marine Le Pen, lors de l'université de son parti fasciste, n'a pas oublié ses obsessions, « l’immigration, le communautarisme, l’affaissement de l’identité française, des maux qui ruinent notre capacité collective à la fraternité et à l’unité ». Fraternité et unité   ? Deux mots qui sonnent faux dans la bouche d'une femme qui divise les Français et prône la haine de l'autre à longueur d'année.

Et ces ignominies se passent sous un gouvernement qui se prétend de gauche. Voilà qui peut perturber les gens mal informés et déboussoler un tant soi peu.

Et l'Europe ?
Pendant que certains font de la surenchère sur les dangers que constitueraient les Roms comme les musulmans, les politiques libérales dictées par la troïka (Commission européenne, FMI et BCE) et les marchés financiers continuent à saigner les Etats pour rembourser leur dette. Ils mettent en place des plans d'austérité qui ont pour cibles les salariés, les services publics et la protection sociale. Au nom d'une « concurrence libre et non faussée », la circulation des capitaux ne doit pas être entravée et les politiques sociales alignées par le bas.
Pendant que les pauvres sont stigmatisés et que les journaux en font leurs choux gras, le chômage continue ses ravages, la protection sociale est mise à mal, la pauvreté augmente et les actionnaires continuent à piller les entreprises pour s'enrichir insolemment. Les riches le sont de plus en plus et affichent des fortunes démentes. Bien utile les boucs émissaires pour planquer les choses qui fâchent!

Heureusement, des voix s'élèvent … Ainsi la ministre du logement, Cécile Duflot accusait M Valls d'être allé « au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain ». La Ligue des droits de l'homme dénonce le mépris des traités internationaux et européens et réclame la mise en place d'une véritable politique d'insertion. Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la justice affirme qu'il y a 50 milliards pour l'intégration qui sont à disposition pour toute l'Europe et qui ne sont pas utilisés. Elle stipule que cet argent qui est sur la table pourrait servir aux maires.
Espérons qu'ils sauront s'en servir !

Daniel

Section de Nancy

Conférence et exposition: Aimer la liberté à en mourir.

Bonjour!
 
Vous êtes invités à la conférence de Jean Claude Magrinelli le vendredi 11 octobre à 18h à la mairie de Nancy : Collaboration des police allemande et française contre les groupes FTPF de Meurthe et Moselle (1941 - 1944).
Ainsi qu'au vernissage de l'exposition à 20h (même jour même endroit) : Aimer la liberté à en mourir. Des ouvriers du bassin de Nancy combattent l'occupant et son complice de Vichy.
 
 
 










Communiqué de presse

Dans l'édition du Vendredi 4 octobre de l'Est Républicain, à propos de la question des caméras de surveillance, Jean-Louis Thiébert, vice-président du Grand Nancy chargé du contrat local de sécurité, prétend « ...qu'on soit de droite ou de gauche […] en matière de lutte contre la délinquance, les solutions ne sont pas si nombreuses que cela. »

Si M. Thièbert semble à court d'idées sur les questions de sécurité dont il a pourtant la charge pour le grand Nancy, il n'en est pas de même, contrairement à ce que celui-ci laisse entendre, pour la gauche et en particulier pour le Parti Communiste Français.
Quant à la vidéo-surveillance nous tenons a rappeler qu'elle reste un système de prévention discutable pour de nombreux habitants, en particulier en matière de liberté individuelles. C'est pourquoi il faut que sur cette question la population soit beaucoup plus consultée, par exemple par l'intermédiaire des conseils de quartier qui devraient être représentés au sein du Conseil Intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance.

Les missions de la police municipale doivent être revue, afin de pouvoir au mieux la mettre a contribution pour des missions de prévention et de médiation, en lien notamment avec le CCAS.Enfin, nous rappelons à l’État qu'il est de ses prérogatives d'assurer la sécurité de tous les citoyens et que la municipalité n'a pas vocation à suppléer le travail qui est celui de la police nationale.

Communiqué de presse

A l'heure où les usagers et les employés du réseau stan subissent l'incompétence de la majorité à la Communauté Urbaine du Grand Nancy : lignes de bus surchargés, retards à répétition, cadencements impossible à tenir pour les chauffeurs, 14 millions d'euros engagés pour la ligne du tramway alors que celui-ci ne fonctionnera probablement plu après 2020..., le Parti Communiste Français demande à ce que la question des transports, et plus généralement de l'inter-mobilité soient revues dans sa globalité.

Si la Droite semble en panne d'inspiration sur ces sujets, en revanche le Parti Communiste Français n'en manque pas. Il propose :

- Le remplacement de la ligne de ce faux tramway, bruyant, coûteux, inefficace et inconfortable par un bus à Haut Niveau de Service de grande capacité.
- La réouverture de l'emprise ferrée qui traverse du Nord au Sud notre agglomération afin de permettre la création d'un tram-train mettant en liaison les quartiers de Bonsecours, Maternité, Kinépolis, Saint-Georges, Trois-Maisons, sans créer d'obstacles à l'aménagement urbain du cœur de la ville.
- La création de parking relais gratuit et gardé aux entrées de l'agglomération afin d'inciter à entrer dans le Grand Nancy en transports collectifs.


Voilà les projets immédiats et pour les années à venir que le Parti Communiste Français propose de réaliser, pour qu'enfin les transports collectifs dans notre agglomération cessent d'être un « fardeau » mais qu'ils deviennent plutôt un véritable outil d'utilité public pour les usagers.   


Section de Nancy du PCF

Allemagne : mensonges et instrumentalisation





Allemagne : mensonges et instrumentalisation

Dimanche a vu la réélection d'Angela Merkel. Même si le « triomphe » reste modeste, notamment au vu des abstentions, les Allemands ont reconduit une chancelière qui ne comprend pas grand-chose à la construction de l'Union Européenne, à ses difficultés et à ses mécanismes.
Et si l'Allemagne a acquis un leadership tant sur le plan économique que politique, ses leaders et en particulier sa chancelière, ne sont pas en capacité de l'assumer et n'ont aucun projet européen. A part dire « non », il n'ont rien à proposer et Merkel continue à isoler le pays et à remettre à l'ordre du jour une hostilité de l'Europe vis à vis de l'Allemagne.
Inféodée au capital financier et à ses marchés, Merkel est une gestionnaire d'intérêts qui la dépassent. D'ailleurs, beaucoup d'Allemands commencent à mesurer l'ampleur des dégâts occasionnés par sa politique. Elle nourrit également le populisme avec la création d'un parti anti-euro d'extrême droite qui pense que l'Allemagne n'a pas à payer pour le reste de l'Europe. Un pur mensonge car l'aide aux pays en difficultés n'a rien de philanthropique puisqu'elle rapporte de l'argent à l'Allemagne grâce à des prêts à 4%.
                                     
Mais qu'en est-il de ce fameux modèle tant vanté par capital et libéraux ?
Il faut déjà savoir qu'avec son économie tournée vers l'exportation, l'Allemagne a payé cher le krach financier de 2008. Elle a connu en 2009 une forte récession avant de rebondir en 2010 et 2011. Ce qui a permis aux « élites libérales » d'infester l'Europe avec leur propagande.
Mais en regardant de près, on peut observer qu'en dix ans, la croissance allemande et française sont quasiment au même niveau : 14,3 % pour l'Allemagne et 14,1% pour la France. Pas de quoi fanfaronner ! D'autant plus que l'Allemagne est rattrapée par la crise qu'elle a induite en pesant pour les politiques d'austérité. Très dépendante de ses exportations, elle a quasiment étranglé son principal client, les pays de la zone euro, et connaît de grandes difficultés pour relancer son marché intérieur sur lequel les réformes antisociales de Schröder, poursuivies par Merkel, pèsent très lourd.
A noter que le PIB allemand a progressé deux fois moins que celui des Etats Unis qui ont pourtantconnu les plus graves déséquilibres.                                     
De par les réformes Schröder et les lois Hartz sur le marché du travail, les inégalités s'accentuent et la pauvreté augmente. La pression sur les dépenses publiques fait que l'usure des bâtiments et des infrastructure commence à se voir à cause du manque d'investissements. Sur le plan social, la réforme des retraites qui paupérise les seniors, les mini-job à moins de 450 euros par mois et les quelque 8 millions de pauvres mettent à mal le cliché sur la prospérité allemande et constituent de véritables bombes à retardement. Ce qui fait que les Allemands s'inquiètent pour leur avenir et épargnent d'avantage. De fait, ils consomment moins, ce qui ne relancera pas le marché intérieur et la croissance.

Mais alors, pourquoi est-ce moins pire qu'ailleurs ?
Avant la crise, l'Allemagne a bénéficié de trois éléments favorables :

– Paradoxalement, une baisse de la démographie qui lui a permis de diminuer les dépenses publiques (par exemple l'éducation) et privées. Cette situation a conduit également à ce qu'il n'y ait pas de bulle immobilière car il y avait moins de demande. En 15 ans, les prix de l'immobilier ont stagné alors qu'ils étaient multipliés par 2,5 en France;

– La réunification et la chute du Mur de Berlin ont permis à l'industrie allemande d'intégrer dans son
tissu productif ceux des pays de l'Est. De plus les Allemands n'ont pas délocalisé et ont gardé une solide base productive chez eux;

– La demande des pays émergents qui achètent des machines allemandes.Autres éléments favorables après la crise :

– Contrairement au modèle anglo-saxon, les Allemands n'ont pas été flexibles du tout, ils n'ont joué que sur le chômage partiel et les accords d'entreprises, ce qui fait qu'ils n'ont perdu aucun emploi.

– Le pays a bénéficié d'un taux d'intérêt très bas ; ce qui fait qu'il a économisé 98 milliardsd'euros de charges d'intérêts ;

– Et enfin, l'Allemagne a été la grande bénéficiaire de la baisse de 15% de l'euro par rapport au dollar. Ce qui a permis à l'industrie de compenser les pertes d'exportations enregistrées dans la zone euro depuis 2009.

Et si le principal atout de l'Allemagne reste le maintien du tissu industriel, ce n'est pas grâce au modèle Schröder-Merkel, mais à l'héritage allemand tel qu'on l'a connu lors des trente glorieuses, qui faisait que l'industrie se finançait non pas avec la Bourse et les marchés financiers, mais par le crédit bancaire. Un financement sur le long terme, notamment en utilisant les banques publiques, ce qui a permis un développement beaucoup plus harmonieux qu'en France.

Et voici la bombe à retardement suivante
Le fonctionnement de ce système qui permettait aux entreprises de se mettre à l'abri jusqu'aux années 2000-2001 d'OPA intempestives, est remis en cause. En 2001, la suppression de cette disposition par une réforme fiscale menée par Schröder a entraîné le capitalisme allemand dans « une anglo-saxonisation » très rapide. Les banques allemandes ont été plus touchées par la crise de 2007-2008 que les banques françaises, la Deutsche Bank regorge de titres pourris pour un montant de 450 milliards d'euros et les banques publiques régionales sont exsangues.
Le système sur lequel repose encore le tissu industriel allemand est donc aujourd'hui extrêmement fragilisé et si des Allemands croient encore que la crise, c'est chez les autres, hé bien ils vont avoir de très mauvaises surprises.

Heureusement, il existe en Allemagne des forces qui avancent des solutions pour sortir de ce dilemme.
Die Linke, mais aussi le syndicalisme allemand (DGB) qui va à l'encontre de la politique restrictive de Merkel et propose, afin de court-circuiter les marchés, la création d'une banque publique européenne qui se financerait auprès de la BCE et prêterait aux Etats à des taux réduits. Parce que ce qui pose problème, c'est l'hégémonie économique et politique allemande et la suprématie des marchés financiers sur l'UE.
Il existe donc en Allemagne des forces pour s'y opposer et penser qu'il faut des réformes radicales pour éviter l'éclatement de la zone et la montée de l'extrême droite qui veut mettre à bas tout l'ouvrage européen. Des forces qui exigent de revoir la logique de la construction européenne. C'est une bonne nouvelle !

Daniel

Section de Nancy