Pass piscine: intervention d'Annie Levi-Cyferman à la CUGN le 25 juin

Lors du Conseil Communautaire de mai dernier, je vous avais déjà interpellé sur la décision de fermer des piscines durant la période estivale, notamment celle de Gentilly. Dans un premier temps, vous aviez invoqué la nécessité de travaux d’entretien. Vous avez finalement admis qu’il s’agissait de réaliser des économies budgétaires. Dans le bulletin du Grand Nancy, vous écrivez en effet : « la piscine Alfred Nakache Nancy Gentilly n’ouvrira plus en juillet/août. Cette ouverture avait un coût élevé au regard du nombre d’entrées, économie : 220000€. »

Ces décisions ont été prises sans aucune concertation avec les habitants du quartier. Malgré vos beaux discours, vous faites fi de la démocratie participative. Ces décisions n’ont pas été comprises par la population la plus concernée notamment au plateau de Haye, à Beauregard, au Champ-le-Boeuf.
Pourtant, on ne peut mener de bonne politique qu’en tenant compte des préoccupations concrètes de nos concitoyens sinon, comment s’étonner du désintérêt de la politique, du décrochage constaté d’élection en élection, suscitant colère, pire désespérance. Nous avons alors décidé d’agir autrement, d’aller à la rencontre des habitants de ces quartiers avec une pétition.

Nous avons fait du porte à porte pendant plusieurs mois pour discuter de ces coupes budgétaires. Les habitants nous ont dit qu’ils refusaient qu’on sabre dans leur condition de vie et qu’on fasse des économies au détriment des plus fragiles, au risque de rompre le lien social. Notre pétition a rencontré un véritable engouement car les gens ont compris que la majorité du Grand Nancy ne se préoccupait pas de leurs besoins. Des habitants ont pris le relais, la pétition a circulé bien au-delà du Parti Communiste. Les habitants se sont véritablement approprié cette pétition. Nous nous sommes engagés solennellement de porter devant cette Assemblée leurs revendications : ce qui doit primer c’est le besoin d’accéder à ce loisir en période estival.

Aujourd’hui nous sommes leurs voix.
Nous sommes la voix des sans voix.

Mais ces mesures d’austérité ne s’arrêtent pas là. Vous avez également décidé de la fermeture du foyer pour personnes âgées d’Haussonville, de la fermeture de l’auberge de jeunesse, du Château de Remicourt, de
l’augmentation des tarifs des parkings et des musées, de la réduction des collectes des déchets et objets hétérogènes, de la suppression des sacs poubelles, des nouveaux rythmes du réseau Stan… 

Pour en revenir aux piscines, la fermeture touche les plus vulnérables, ceux qui ne peuvent pas partir en vacances. Pour citer Cat Stevens je dirais : « mais dites moi où les enfants vont jouer ». A coté des populations locales démunies, de loisir de proximité il y a également les salariés des entreprises avoisinantes. (Centre pénitentiaire, concessions automobiles, commerces, mutuelle) et quid des personnes qui ont des abonnements ?

On apprend dans le même registre la fin du contrat de partenariat et de conditions tarifaires préférentielles réservées aux comités d’entreprises. Bien sûr, on explique ces décisions par les baisses des dotations. (Il ne vous a pas échappé que le PCF ne faisait pas parti du gouvernement) mais c’est le résultat d’une politique d’austérité décidée depuis 2010 par le gouvernement Fillon et poursuivie par les gouvernements successifs.
Il y a d’autres choix possibles.

Dans un contexte de crise, ce n’est pas au plus modeste de supporter ces décisions alors qu’au contraire il faudra un véritable bouclier social.